Les 5 Indicateurs Techniques Incontournables à Maîtriser cette année

Vous découvrez l’analyse technique et surtout l’étendu des outils à votre disposition ?
Avant de vous perdre dans ses méandres, maitrisez tout de suite ces 5 indicateurs techniques.
Ils vous permettront de débuter sereinement et d’acquérir une 1ere base solide. Ne perdez pas de vue que les indicateurs techniques doivent être à votre service et faciliter vos analyses.

Sachez que cette analyse technique ne sera pas la même suivant la stratégie bourisère que vous avez choisie.

Le Spéculateur Malin a écrit cet article.

1 Rappel sur la différence entre analyse graphique et technique

On utilise très souvent le terme « analyse technique », principalement pour une raison de simplicité, pour désigner le fait que l’on pratique une analyse boursière sur un actif. Ce terme analyse technique est d’ailleurs repris dans de nombreux livres.

En réalité, il existe 2 types d’analyses complémentaires que nous réalisons sur notre graphique boursier :

 

Faire la différence entre les deux reste primordial pour prendre une décision éclairée.

L'analyse graphique

Elle se fonde sur l’observation des mouvements du prix sur son graphique avec une étude chartiste. On recherche des zones de supports et de résistances, avec les plus hauts et les plus bas du prix. Ces éléments sont ensuite repris pour détecter des figures chartistes sur le graphique du prix.

L'analyse technique

Elle se base sur l’utilisation d’indicateurs techniques qui se placent sur le graphique même du prix ou dans une fenêtre séparée. Nous en verrons 5 dans cet article.

2 Présentation des indicateurs techniques

Un indicateur technique est une formule mathématique basée sur la valeur du prix et / ou du volume d’un actif boursier.

Ces formules peuvent prendre en compte des niveaux d’ouvertures / clôtures, les valeurs extrêmes du prix pour une période donnée, la volatilité du prix, ou encore les données de transaction de l’actif.

Les premiers indicateurs techniques sont apparus dans les années 70 avec le développement de l’informatique. Certains indicateurs ont des constructions mathématiques très simples comme les moyennes mobiles arithmétiques.

Nos indicateurs techniques, ceux que nous utilisons aujourd’hui sont apparus avec le développement de l’informatique puis avec l’avènement des premières plateformes de trading et d’analyse graphique.

5 grandes catégories d’indicateurs techniques existent en fonction de leur impact et de leur mode de fonctionnement :

  • Tendance
  • Oscillateur
  • Volatilité
  • Momentum
  • Volume

Un indicateur technique mesure précisément un paramètre ou un ensemble de paramètres du prix, pour mettre en évidence et exploiter des situations de marché comme :<>/b

  • Visualiser une tendance en cours avec son essoufflement ou son renforcement
  • Mesurer la force de la tendance en cours
  • Caractériser la volatilité sur le prix
  • Déterminer les volumes de transactions sur une période donnée
  • Des situations d’excès à la hausse ou à la baisse
  • Etudier le volume de transaction et son équilibre sur un actif

3. 5 indicateurs techniques à maitriser en 2024

Si vous voulez exploiter correctement l’analyse graphique en 2024 alors ces 5 indicateurs techniques seront à maitriser.

  • Les moyennes mobiles pour la tendance
  • Le RSI
  • Les bandes de Bollinger pour la volatilité
  • Le Volume
  • Les retracements de Fibonacci

Un indicateur technique peut très bien être efficace dans un marché en tendance (directionnel) mais totalement inefficace si le marché ou l’actif latéralise. Il est donc important d’utiliser des indicateurs complémentaires entre eux.

3.1 Les moyennes mobiles

L’indicateur le plus élémentaire à maitriser est la moyenne mobile arithmétique, celle-ci représente toujours le prix moyen sur une période donnée, par exemple 20 périodes. Lorsqu’une nouvelle période arrive, la 21ième période sort de la formule de calcul.

A chaque nouvelle période la valeur de la moyenne est recalculée. La formule se déplace avec le temps, elle donc mobile.

Les moyennes mobiles sont représentées simplement grâce à une courbe que l’on ajoute en tant qu’indicateur sur notre plateforme graphique. Néanmoins même si la construction de la moyenne arithmétique est aisée, la moyenne exponentielle ou encore la pondérée nécessite une compréhension plus fine.

Une moyenne haussière avec le prix au-dessus, la tendance sera fortement haussière pour celui-ci. A l’inverse une moyenne baissière avec le prix au-dessous, la tendance sera fortement baissière.

Une moyenne avec une période courte réagira rapidement au changement de direction du prix mais vous obtiendrez en conséquence une courbe très découpée. A l’inverse avec une période longue votre courbe sera lissée mais le temps de latence par rapport au prix sera fortement augmenté.

Pour exploiter au mieux ces moyennes, il existe des valeurs références que tous les traders/investisseurs et analystes graphistes connaissent.

  • Moyenne à 7 périodes (court terme)
  • Moyenne à 20 périodes (court terme et moyen terme)
  • Moyenne à 50 périodes (moyen terme)
  • Moyenne à 100 périodes (moyen terme et long terme)
  • Moyenne à 200 périodes (long terme)

Ces valeurs de moyennes mobiles sont connues par tous les intervenants du marché. Il en résulte donc que tout le monde observe les mêmes niveaux. Intrinsèquement, plus une moyenne sera suivie plus ses niveaux deviendront importants.

Les moyennes mobiles ont de multiples utilités :

  • Identifier la tendance de l’actif étudié ou bien d’un marché
  • Fournir des signaux d'achat et de vente
  • Observer la force du momentum (ou l'absence)
  • Servir d'aide à la gestion des positions notamment à titre de trailing stop

Attention, ces moyennes mobiles sont très performantes dans un marché directionnel mais offrent de mauvais résultats dans un marché volatile ou neutre.

3.2 Le Relative Strength Index (RSI)

Nous venons de le voir, les moyennes mobiles sont inefficaces lorsque le prix latéralise. Dans ces phases de marché les indicateurs oscillateurs peuvent prendre le relais.

Le RSI mesure la force relative interne de l’actif. Le sigle RSI signifie Relative Strength Index, en français Indice de Force Relative. Cet indicateur a été développé par J.Welles Wilder en 1978.

Sa formule compare les moyennes des mouvements haussiers face aux mouvements baissiers, puis normalise ses résultats dans une plage comprise entre 0 et 100.

Le RSI ne détecte pas des débuts ou bien des retournements de tendance mais mesure la vitalité de celle-ci lorsqu’elle est installée sur l’unité de temps étudiée.

Sur votre plateforme boursière le RSI s’affiche dans une fenêtre séparée.

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Le RSI classique inventé par Wilder est un RSI à 14 périodes.

Le RSI se décompose en 3 zones :

  • La zone de surachat de 70 à 100 (en rouge)
  • La zone de survente de 0 à 30 (en vert)
  • La zone médiane autour des 50 (en mauve)
illustration de la courbe RSI sur une action

Le RSI est très utilisé dans le monde du trading. Il offre une multitude de signaux grâce à sa formule puissante.

On peut surtout l’utiliser de diverses manières.

En exploitant :

  • Les zones de surachat – survente
  • Les divergences baissières ou haussières

En exploitant les zones de surachat et de survente nous regardons uniquement le RSI lorsque celui-ci dépasse les 70, ou bien passe sous les 30.

Ces 2 zones permettent de mettre en évidence la psychologie des investisseurs. La ligne médiane des 50 est également très utile.

Un RSI est à 50 signifie que l’actif en question est totalement neutre.

illustration de la courbe RSI sur une action

La hausse en cours sur l’actif ne devient plus tenable sur l’unité de temps en question lorsque le prix est acheté de façon excessive et entre en zone de surachat, il est suracheté.

Ce n’est pas un signal de vente mais une alerte. Il est trop tard pour rentrer sur la valeur sans prendre un risque fort pour votre capital. Le signal de vente se déclenchera uniquement lorsque la courbe cassera à la baisse le niveau des 70.

Pour la zone de survente la logique est inversée. La baisse sur le titre devient excessive lorsque le prix passe sous les 30 et entre en zone de survente, il est survendu. Le signal d’achat se déclenchera uniquement lorsque la courbe cassera à la hausse le niveau des 30.

Nous pouvons également utiliser les divergences, cela signifie que le prix et l’indicateur ne vont plus dans la même direction, surveiller bien quand le prix réalise des plus hauts alors que le RSI ne suit plus.

Pour obtenir une divergence baissière, le prix doit réaliser 2 plus hauts consécutifs avec le 2ième plus élevé que le 1er.

Dans le même temps le RSI lui doit réaliser également 2 plus hauts mais ici le 2ième sera moins haut que le 1er.

La divergence baissière est en place. Le prix progresse mais l’indicateur ne suit plus. Cette indication signifie que la tendance haussière sur le prix s’essouffle et précurseur d’un probable retournement.

Pour la divergence haussière le prix réalise 2 plus bas consécutifs avec le 2ième plus bas que le 1er. Le RSI lui réalise un 2ième plus bas moins haut que le 1er.

La tendance baissière en cours est donc en train de s’essouffler.

3.3 Les bandes de Bollinger

Au début des années 1980 John Bollinger crée son indicateur technique « les bandes de Bollinger ». Celui-ci répond à un besoin, traduire la nervosité présente sur le marché.

Elles permettent de mesurer le degré de risque que vous prenez lorsque vous entrez en position sur un titre.

Une volatilité importante ne signifie pas que vous devez rester à l’écart du titre, en effet une volatilité forte signifie également une espérance de gain importante en retour.

Une volatilité très faible met en évidence une absence d’intervenant sur la valeur. Celle-ci pourra retrouver la faveur des opérateurs suite à une publication de résultat, cela crée une bonne surprise et/ou un électrochoc pour le marché.

Le consensus de prix se rééquilibre, la volatilité augmente, le temps de retrouver un nouveau niveau de prix à l’équilibre entre les acheteurs et les vendeurs.

La volatilité est la mesure de l’amplitude des variations de cours d’un actif financier.

Les bandes de Bollinger nous permettent de visualiser cette volatilité. Elles mettent en évidence un canal d’évolution pour le prix.

L’indicateur est affiché sous la forme de 3 bandes distinctes :

Elles fournissent 4 types d’informations.

  • La poursuite ou l’inversion de tendance.
  • Les phases de congestion du marché.
  • Les périodes de forte volatilité à venir.
  • Les sommets ou les creux potentiels d’un actif avec des objectifs de prix.

L’indicateur utilise une moyenne mobile simple à 20 périodes. Les bandes étant calculées avec la valeur du prix de l’actif, celles-ci s’adaptent aux graphiques sur toutes les unités de temps. Une période peut donc être un chandelier en unité de temps minute – horaire – journalier… qu’importe.

Toute la valeur ajoutée se situe dans la construction de ces 2 autres bandes supérieures et inférieures.

On utilise pour cela un écart type, celui-ci est le cœur de l’indicateur. Celui-ci correspond à l’écart moyen comme critère de dispersion autour cette moyenne.

Ce réglage sera donc pour une moyenne mobile de 20 périodes, un écart type de 2. Celui-ci est utilisé par un grand nombre de traders et d’analystes techniques.

  • La bande supérieure correspondra à la moyenne mobile 20 + un écart type de 2.
  • La bande inférieure correspondra à la moyenne mobile 20 – un écart type de 2.

Les bandes supérieures et inférieures définissent une zone de volatilité normal de l’actif grâce à cet écart type. Plus la volatilité augmente, plus les bandes s'élargissent. De même lorsque la volatilité diminue, l'écart entre les bandes se rétrécit.

En fonction de l’écart des bandes, une volatilité importante peut avoir lieu sur un actif mais être tout à fait justifiée.

Un élément essentiel à comprendre sur les bandes de Bollinger est que le prix se situe presque toujours à l'intérieur de la bande.

Un signal important consiste donc à surveiller lorsque celui-ci s’en échappe. On dit alors que le prix réalise un T1.

Ce T1 est un puissant signal d’achat. Le prix quitte son range et une tendance directive s’installe de nouveau sur l’actif. Un T2, puis un T3 peuvent suivre. Il suffit de se laisser porter.

3.4 Le volume

Le volume nous indique la force de la variation du prix et l’émotivité des investisseurs en cours sur l’actif sur des niveaux chartistes importants ou après de forts mouvements directionnels.

Celui-ci résulte simplement de l’addition du nombre de titres échangés sur un actif pendant la période étudiée.

Sur une plateforme graphique, les volumes sont généralement dans une fenêtre séparée en dessous de celle du prix pour plus de clarté à l’écran.

La représentation graphique du volume est réalisée grâce à des histogrammes. Chaque histogramme correspond à une période représentée par un chandelier japonais sur le graphique du prix.

Son étude est importante à réaliser, lorsque le prix rebondit sur une zone de support graphique ou lors d’un breakout d’une zone de résistance. Des volumes en hausses lors de ces phases crédibilisent le signal donné.

Nous venons de le voir le volume se construit facilement. Chaque période est marquée par des volumes, soit en hausses ou en baisses, par rapport à la séance précédente. Vous entendrez souvent dans les différentes analyses graphiques la notion de « volume en augmentation » ou même « de pic de volume).

Ce pic de volume correspond au minimum à un volume multiplié par 2 voire 3, voir bien plus, par rapport aux séances précédentes.

Enfin, noter bien que certains secteurs sont plus spéculatifs que d’autres, comme le secteur des biotechnologies ou celui des smallcaps. L’absence de liquidité engendre des excès de volatilité. Certains titres fonctionnent aussi énormément à la new. Le prix peut alors fortement décaler à la hausse comme à la baisse. Dans ce cas l’analyse technique est inopérante. L’analyse fondamentale peut éventuellement prendre le relais.

3.5 Les retracements de Fibonacci

Pour finir je vous présente un indicateur un peu spécial mais que j’affectionne particulièrement.

Léonardo Fibonacci était un mathématicien italien (1175 – 1250) et découvre après un problème de prolifération de lapin dans son jardin une suite de nombre très particulière. Elle est pourtant simple à comprendre, il suffit d’additionner les 2 termes précédents pour obtenir le suivant. 1 +2 = 3 3+5 = 8 5+8 = 13 8+13 = 21 …. Elle est infinie et cela monte très vite.

Cette relation recèle un autre secret puisqu’elle est liée au célèbre nombre d’or φ (phi) mathématique. Sa valeur exacte est : (1+ √5) / 2

Son écriture décimale est infinie, voici une approximation : 1.618 033 988 …

Le ratio doré lui est le quotient de 2 termes consécutifs de la suite de Fibonacci avec comme numérateur le plus grand des 2 termes et au dénominateur le plus petit. Le résultat sera toujours égal approximativement à 1.618.

Plus le numérateur et le dénominateur seront élevés, plus cette approximation sera précise. Cette suite possède certaines propriétés, la plus remarquable est le fait que chaque nombre soit approximativement égal à 1,618 fois le nombre précédent est égal à 0,618 fois le nombre suivant.

La représentation la plus connue du nombre d’or est la spirale.

Cette suite de Fibonacci est utilisée sur les marchés financiers depuis plus d’un siècle et plus particulièrement le ratio doré.

Ce ratio doré et ses différentes fractions nous permettent de déterminer des retracements, ce sont les fameux retracements de Fibonacci. Ces retracements sont un outil technique disponible sur toutes les plateformes d’analyse technique.

Le prix d’un actif n’évolue jamais en ligne droite, des phases de consolidation apparaissent lors d’une tendance haussière, le marché respire, la pression redescend, c’est une réaction saine.

2 types de retracement existent :

  • Le retracement à la baisse après un fort mouvement haussier.
  • Le retracement à la hausse après un fort mouvement baissier.

Ces retracements se basent sur l’idée que le prix retracera une partie prédictible du mouvement original. Une fois ce retracement effectué la tendance initiale reprendra ses droits.

Les seuils clés sont : 23,6%, 38,2%, 50%, 61,8% et 78,6%.

Le niveau des 61.8% constitue le ratio de Fibonacci de 0.618 et celui des 1.618 le niveau des 23.6% (2- 1.618). Le niveau des 50% n’est pas issu directement de la suite de Fibonacci mais constitue simplement un seuil psychologique lors d’un retracement. Cela correspond en effet à la moitié du mouvement précédent.

Conclusion sur les indicateurs technique à maîtriser

Vous connaissez à présent mes 5 indicateurs techniques incontournables à maitriser pour cette nouvelle année. Il existe une multitude d’indicateurs techniques, certains sont des boites noires et d’une complexité affolante.

Pour exploiter au mieux vos analyses graphiques, apprenez à lire directement et à décrypter la psychologie du prix avec une analyse purement chartiste. L’analyse technique viendra ensuite appuyer cette 1ere analyse en utilisant judicieusement quelques indicateurs seulement et de catégories différentes. Cela est primordial pour obtenir des informations exploitables concrètement et ne pas avoir simplement une soupe d’indicateurs sur vos graphiques.

Concentrez-vous sur ces 5 indicateurs et votre compréhension des graphiques boursiers en sera grandement amélioré.